Promenons-nous dans les cimetières
Chaque commune francilienne possède son cimetière. Face aux changements climatiques et à la perte de biodiversité, cet équipement dispose notamment de nombreux atouts pour relever les défis environnementaux actuels. En effet, les cimetières présentent de grandes superficies non construites, appartenant au domaine public et accessibles à tous, qui permettent de remédier à la difficulté de créer de nouveaux parcs et jardins en ville. Cette étude vise à faire tomber les nombreuses réticences qui existent encore dans la société française pour imaginer un cimetière naturel et écologique, à l'instar des cimetières-parcs anglo-saxons.
Cette étude propose de regarder différemment les cimetières en Île-de-France. Elle met en avant l'héritage culturel des cimetières grâce à leur patrimoine architectural et historique (symboles et ornementations des sépultures), leur fonction de cadre de vie apaisant (calme, respiration dans le tissu urbain) et leur dimension écologique (lutte contre les îlots de chaleur urbains, biodiversité), en plus d'être des lieux d’inhumation. Elle montre également l’évolution des usages (promenade, repos, détente, loisirs…), les changements opérés dans leur aménagement (jardin du souvenir, désimperméabilisation, végétalisation) et leur entretien (passage au zéro pesticide).
Par ailleurs, de nombreux cimetières franciliens contribuent déjà à l’atténuation du changement climatique par leur aménagement et leur entretien. L'accent est mis sur les cimetières dits « paysagers » déjà intégrés dans la base de données Espaces verts et boisés ouverts au public de L’Institut Paris Region. Ainsi, trois types de cimetière paysager on été mis en évidence :
- les plus anciens, dont le cimetière du Père-Lachaise est devenu une référence tant au niveau national qu'à l'international comme « cimetière paysager » ;
- à partir des années soixante, de nouveaux cimetières paysagers ont été construits, une tendance qui se poursuit aujourd’hui avec de nouvelles créations ou extensions;
- et une nouvelle génération de ces lieux publics, qui émerge avec la transformation des cimetières classiques en cimetières-parcs.
C’est la transformation des cimetières existants, qui est particulièrement intéressante pour répondre aux défis environnementaux de la perte de la biodiversité, du manque d’espaces de respiration, aux ICU... qui touchent plus particulièrement les villes. Pour répondre à ces défis, 46 communes franciliennes ou arrondissements parisiens présentent un enjeu important de renaturation de leurs cimetières. Ceux-ci offrent des possibilités pour créer de nouveaux espaces de détente aux habitants et s'inscrivent dans des continuités écologiques. Ils doivent être pris en compte dans un système d’espaces de nature plus large pour venir irriguer la ville.
Qu’ils soient qualifiés de parcs paysagers, de parcs naturels ou encore de jardins, les cimetières de demain devront relever un autre défi majeur, celui de faire cohabiter ces lieux de mémoire et de repos avec le vivant (la faune, la flore et l'humain) de manière durable.
Le cimetière des Gonards à Versailles, premier cimetière français labellisé EcoJardin en 2012. Corinne Legenne/L'Institut Paris Region
Le cimetière paysager de Bures-sur-Yvette, situé à 25 kilomètres de Paris, est au cœur de la vallée de Chevreuse. Murielle Naudin/L'Institut Paris Region
Le cimetière de Montmartre d'une superficie 10,48 hectares abrite 800 arbres de 38 essences différentes. Corinne Legenne/L'Institut Paris Region
Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Environnement urbain et rural |
Changement climatique |
Développement durable |
Espaces ouverts |
Flore et végétations |
Faune |
Sols |
Nature en ville