En 2035, les générations du baby-boom, nées entre 1945 et 1970, auront entre 65 ans et 90 ans. Le vieillissement de ces générations est un phénomène inédit, tant par son ampleur que par ses répercussions sur la collectivité, notamment sur les systèmes de santé, de retraite, ou encore sur la manièr d’utiliser les services de transports, ou sur l’adéquation de l’offre de logements. En Île-de-France, le vieillissement de la population va s’accélérer, mais de manière hétérogène selon les territoires. Ces évolutions doivent être observées au prisme de la structure par âge actuelle, mais aussi en tenant compte de la structure locale du parc de logements, à savoir leur taille et la nature des statuts d’occupation : un parc occupé en propriété, synonyme d’une installation plus durable, verra davantage vieillir ses habitants que celui occupé par des locataires du parc privé.
Une démographie portée par les 65 ans et plus
En 2020, on comptait 12,3 millions d’habitants en Île-de-France. D’ici 2035, la population francilienne devrait s’établir à 12,7 millions, selon les dernières projections de population établies par L’Institut Paris Region. Le rythme de la croissance démographique ralentirait ainsi de moitié par rapport à la période récente, et la totalité de cette croissance serait portée par la population des 65 ans ou plus.
En 2035, l’Île-de-France resterait la Région la plus jeune de l’Hexagone, mais près de 2,3 millions de Franciliens auront 65 ans et plus, représentant 18 % de la population régionale, contre seulement un peu plus de 15 % aujourd’hui. La composition de cette classe d’âge se modifierait d’ailleurs sensiblement : jusqu’ici minoritaires, les 75 ans et plus deviendraient majoritaires dans la fraction la plus âgée de la population.
Si l’augmentation significative du nombre de personnes âgées de 75 ans et plus est indéniable, l’évolution des charges portant sur le système de santé et la réalité du maintien à domicile sont entachées d’incertitudes. C’est dans cette tranche d’âge que l’espérance de vie est la plus volatile, que l’état fonctionnel commence à se détériorer, et que la population est la plus sensible aux aléas conjoncturels, à l’instar de l’épidémie de Covid-19 en 2020.
LE MODÈLE DE PROJECTION DE POPULATION DÉVELOPPÉ PAR L'INSTITUT PARIS REGION
L’Institut Paris Region établit des projections de population à partir d’un modèle original, qui repose sur les composantes démographiques habituelles (mortalité, fécondité, solde migratoire), mais aussi sur l’évolution future du parc de logements. Le scénario dont sont issues ces projections repose sur les hypothèses suivantes : un ralentissement de l’augmentation de l’espérance de vie, une baisse de la fécondité, et un maintien du solde migratoire. Les projets d’aménagement et de construction de logements des collectivités, et l’objectif de construire 50 000 logements par an, sont également pris en compte. Ils permettent d’intégrer les interactions existantes, fortes en Île-de-France, entre évolution communale du parc de logements et de son occupation et évolution de la population. Cette démarche permet de décliner les projections démographiques régionales jusqu’à l’échelle communale.