Besoins en compétences en Île-de-France
L’État (Drieets, DRAFPIC) et la Région Île-de-France ont confié à l’Observatoire régional de l’emploi et de la formation (OREF) une étude partenariale visant à analyser les besoins en compétences dans les territoires franciliens et à proposer des leviers d’adaptation de l’offre de formation professionnelle, tant pour les jeunes que pour les demandeurs d’emploi. Cette démarche s’inscrit dans un contexte de réformes récentes (voie professionnelle, loi pour le plein emploi) qui s’efforcent à sécuriser les parcours, renforcer la qualification des actifs, mieux articuler formation initiale et formation continue.
L’étude repose sur une méthodologie combinant approche quantitative et concertation territoriale : dix ateliers ont été organisés dans différents bassins d’emploi, afin de croiser des analyses statistiques aux observations des acteurs locaux de l’emploi, de la formation et de l’orientation. Ces ateliers ont réuni près de 300 participants issus des collectivités, de l’éducation nationale, d’organismes de formation franciliens, du service public de l’emploi et des représentants d’entreprise. Les échanges ont permis de dresser un panorama des dynamiques franciliennes et de mieux caractériser les besoins des entreprises et des publics, en lien avec les spécificités démographiques et économiques des territoires.
Découpage des cinq ateliers territoriaux
Plusieurs défis ont été identifiés. Les disparités territoriales peuvent être importantes. Sur le plan démographique, si la région est la plus jeune de l’Hexagone, avec une forte présence de jeunes au nord et à l’est, elle connaît aussi un vieillissement rapide de sa population dans plusieurs bassins, le tout accentuant les besoins dans les métiers du soin et de la petite enfance. Sur le plan socioéconomique, la concentration d’emplois est très élevée à Paris et dans l’ouest, le chômage plus important au nord-est. À ces disparités s’ajoutent des freins liés à la mobilité, notamment dans les zones périphériques, qui pèsent lourdement sur l’accès à l’emploi et à la formation. Dans ce contexte, le marché du travail francilien, très tertiarisé, fait face à des tensions de recrutement persistantes dans les services, mais aussi dans l’industrie, secteur stratégique pour la souveraineté économique. Enfin, les transitions écologique et numérique transforment l’ensemble des métiers, imposant une montée en compétences généralisée et l’intégration de compétences transversales telles que l’adaptabilité, la coopération et la maîtrise des outils numériques.
Face à ces constats, trois axes prioritaires se dégagent. Le premier consiste à renforcer l’accompagnement des parcours de formation, par une meilleure lisibilité des dispositifs, une professionnalisation des acteurs et le développement des parcours préparatoires. Le deuxième vise à rapprocher durablement le monde de la formation et celui de l’entreprise, en intensifiant et consolidant les partenariats en amont, pendant et à la suite de la formation. Enfin, le troisième axe appelle à anticiper les transformations des métiers en s’insérant dans une démarche de rénovation des référentiels et des formations pour intégrer les compétences liées aux transitions écologique et numérique.
Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Emploi et formation |
Société et habitat |
Éducation et formation





