Avec 17,2 millions de déplacements quotidiens, la marche est le premier mode de déplacement utilisé en Île-de-France, dont une part importante est réalisée de nuit si l’on considère la période de jours courts et le nombre de travailleurs de nuit et en horaires décalés1.
L’augmentation récente du coût de l’énergie provoque une accélération fulgurante de la rénovation du parc de luminaires, d’une part, et des extinctions pures et simples, d’autre part. Qu’il s’agisse de motivations économiques ou environnementales au sens large, le mobilier et les pratiques d’éclairage sont complètement bousculés. Et l’usager souvent laissé de côté, alors que les choix techniques seraient l’occasion de le reconsidérer.
Seule la question de l’impact de la lumière artificielle nocturne sur la santé, bien que souvent évoquée à la marge et de manière incomplète, le concerne directement4. Avec cette équation, il n’est pas étonnant de voir à quel point il est difficile d’infléchir la pollution lumineuse. Une étude parue dans la revue Science en janvier 2023 montre que la luminosité du ciel a augmenté de près de 10 % par an entre 2011 et 2022, ce qui correspond à un doublement de la pollution lumineuse tous les huit ans5. Si les bienfaits de la marche ne sont plus à démontrer6, le confort ressenti dans la pratique en détermine une grande part. Bien que non suffisant en soi, un éclairage adapté reste essentiel pour pratiquer sereinement la marche.
L’état de santé du parc d’éclairage en France n’est pas reluisant. Les lampadaires sont vieillissants. Plus de 4 millions d’entre eux (40 %) ont plus de 25 ans. Ils sont énergivores et ont de plus été installés à une époque où les considérations relatives à la protection de la biodiversité et du ciel étoilé n’étaient pas aussi clairement ancrées dans la réglementation.