-  ÉDITION 2023  -

Les Franciliens face au changement climatique, entre engagement et inquiétude

L’Institut Paris Region publie la troisième édition du Baromètre des Franciliens, initié en 2020 pour prendre le pouls d’une société chamboulée par l’épidémie de Covid. Réalisée auprès de 3 800 Franciliens âgés de 18 à 75 ans, l’enquête révèle leurs ajustements pour s’adapter à un monde qui bouge, qu’il s’agisse de lutter contre le changement climatique, de faire face à l’inflation, d’apprivoiser le télétravail ou d’avancer dans leur parcours résidentiel. Cette année un constat s’impose : l’évolution des comportements individuels est dictée par la pression sur leur pouvoir d’achat. Et pour aller plus loin, les Franciliens attendent que l’action collective leur redonne des marges de manœuvre permettant d’adapter leurs modes de vie à la transition écologique, notamment grâce au développement des transports en commun.
Dans un contexte inflationniste, l'environnement reste une priorité
Une chose est sûre : l’urgence climatique reste une des grandes priorités des Franciliens, et il n’y a pas de signe de dénégation, ou de relativisation de la menace que représente le réchauffement global. Les Franciliens continuent de placer le changement climatique parmi leurs deux grandes préoccupations, juste derrière le pouvoir d’achat. Leur inquiètude en la matière n’est donc pas conjoncturelle, mais bien durable.
Pour autant, quelle évolution des comportements pour répondre à cette urgence ? Le baromètre montre clairement qu’en la matière, c’est le pouvoir d’achat et le contexte d’inflation qui dictent largement les évolutions constatées. Les contraintes qui pèsent sur le budget des ménages expliquent le passage à l’acte sur plusieurs points : baisse de la température des logements pendant l’hiver, extinction des appareils électriques restés en veille, achats de seconde main pour les vêtements. À l’inverse, la consommation de produits bio, ou en circuit court, diminue. Mais surtout, un doute semble poindre sur le rythme et les moyens de cette transition écologique. Si les Franciliens continuent de soutenir massivement les mesures emblématiques en matière de règlementation environnementale, ce soutien commence à s’éroder : -3 points pour les obligations en matière de rénovation thermique des logements, -5 points pour l’interdiction des véhicules thermiques.
En matière de déplacements, les Franciliens sont plus nombreux à indiquer ne pas voir ce qu’ils pourraient faire de plus. Est-ce parce que les changements de comportement ont déjà eu lieu, ou parce que les Franciliens ne voient pas réellement d’alternative à leurs modes de déplacement actuels ? En tous cas, le développement de l’offre de transports en commun s’impose comme une attente majeure, juste devant l’amélioration de la fluidité de circulation sur la route. Dans un contexte marqué par les débats sur la mise en place de la ZFE dans la Métropole du Grand Paris, l’intérêt porté aux véhicules moins polluants baisse nettement. Si les habitants de grande couronne sont les plus rétifs à l’interdiction des véhicules thermiques, ils sont les premiers à soutenir la création d’aménagements cyclables permettant de sécuriser leurs déplacements, ou la construction de parkings à proximité des gares pour se rabattre sur l’offre de transports en commun.
La fin du bureau n’aura pas lieu
Après s’être largement diffusé, le télétravail conquiert quelques nouveaux adeptes, mais sa pratique se stabilise à 2,1 jours en moyenne par semaine, avec de nouvelles habitudes solidement installées. Au premier rang d’entre elles, le télétravail le vendredi : le dernier jour de la semaine est désormais massivement passé en dehors du bureau, alors que tous les autres jours de la semaine s’inscrivent en retrait. Un basculement qui aura des effets massifs sur le fonctionnement du territoire régional. Elément révélateur, la proportion de « grands télétravailleurs », qui travaillent à distance 4 à 5 jours par semaine, est en baisse de 2 points par rapport à 2022, et de 13 points par rapport à 2021. La fin du bureau ne semble pas pour demain !
Autre élément marquant, le coworking n’émerge pas comme une alternative au bureau et au domicile : le nombre de salariés qui n’y sont pas favorables augmente de 8 points. L’équilibre s’établit donc entre un bureau qui permet de préserver un collectif de travail, et un domicile qui reste le lieu privilégié du travail à distance, permettant non seulement de réduire le temps de transport, mais aussi simplement d’être chez soi.
Déménager : une envie fréquente, une concrétisation plus difficile
Un tiers des Franciliens aspire à déménager, soit une proportion identique à celle de 2022 et stable dans le temps. Une multitude de facteurs nourrit ces projets : jeunes souhaitant prendre leur indépendance de chez leurs parents, installation en couple, arrivée d’un enfant, envie d’un logement plus grand ou d’accéder à la propriété, etc. Concrétiser ces projets prend du temps et seuls 7 % des Franciliens sont véritablement engagés dans ce processus, soit parce qu’ils déménagent actuellement, soit parce qu’ils visitent des appartements. Nouvelle tendance révélée par le Baromètre : l’horizon auquel les Franciliens projettent leur déménagement s’éloigne. Par rapport aux années antérieures, les aspirant à déménager sont ainsi moins nombreux à imaginer le faire dans l’année et plus nombreux à se projeter à deux ans ou à un horizon encore plus lointain.
Dans la conjoncture actuelle, avec l’augmentation des taux d’emprunt qui ampute le pouvoir d’achat immobilier des acquéreurs et la baisse amorcée des prix qui incite les propriétaires à reporter leur projet de vente, le tout contribuant à accentuer la pression sur l’offre locative, privée comme sociale, on y voit ici les premiers signes d’une aggravation des difficultés des Franciliens à poursuivre leur parcours résidentiel. Parmi les aspirants à déménager, un sur deux envisage d’ailleurs de quitter l’Île-de-France. En réalité, un déménagement sur cinq est synonyme de départ de l’Île-de-France. Mais le constat posé par le Baromètre interpelle sur les réponses à apporter aux personnes en quête d’un logement adapté à leurs besoins, à leurs moyens, le tout dans un cadre de vie de qualité.

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Au moment où les effets du changement climatique deviennent de plus en plus tangibles et alors que les acteurs publics se préparent désormais à un réchauffement de + 4°C à l’horizon 2100 en France métropolitaine, la crise climatique constitue une préoccupation majeure des Franciliens. Leur inquiétude en la matière n’est plus conjoncturelle, mais bien durable.

Interrogés dans un contexte moins marqué par les évènements climatiques extrêmes que l’année dernière, ils continuent de placer le changement climatique au deuxième rang de leurs préoccupations, juste après le pouvoir d’achat ; et 85 % d’entre eux estiment que la lutte contre le changement climatique est un enjeu prioritaire pour l’action publique. 

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des Franciliens

estiment que la lutte contre le changement climatique est un enjeu prioritaire pour l’action publique.

Les causes humaines du changement climatique partiellement reconnues

La très grande majorité des Franciliens apparaît globalement en phase avec l’état de la science sur l’origine du changement climatique. Interrogés sur ce qu’ils pensent du constat posé par la communauté scientifique, à savoir que le changement climatique est dû aux activités humaines, 84 % répond être « tout à fait » ou « plutôt d’accord ». Mais la proportion de personnes « tout à fait d’accord » diminue sur un an.
Pourtant la proportion de Franciliens considérant être bien informés sur le changement climatique progresse de cinq points depuis l’année dernière, pour atteindre 63 % d’entre eux en 2023. Les personnes s’estimant bien informées sont d’ailleurs plus nombreuses à reconnaître l’origine anthropique du changement du climat que celles considérant être insuffisamment informées (86 % contre 80%). 46 % des Franciliens se disant bien informés sont « tout à fait d’accord » avec le lien entre changement climatique et activités humaines et 41 % d’entre eux sont « plutôt d’accord » avec ce constat. Notons que les personnes contestant les causes humaines de la crise climatique sont eux majoritairement (64 %) satisfaites par leur niveau d’information sur le sujet. 
 

Ce que dit le GIEC

« Les augmentations des concentrations de gaz à effet de serre [...] dans l’atmosphère observées depuis environ 1750 résultent sans équivoque des activités humaines. » Le GIEC indique par ailleurs que l'augmentation de la température due aux activités humaines entre la période des années 1850-1900 et celle des années 2010-2019 est de 0,8 °C à 1,3 °C, tandis que l'effet des facteurs naturels sur cette durée est de -0,1 °C à +0,1 °C.

Sources : GIEC, 6e rapport d’évaluation, Contribution du groupe de travail 1 sur les bases physiques du changement climatique, p. 425, 2021 (en anglais) | Version française

Face au renforcement des règlementations, l'engagement des Franciliens recule

L’adhésion à certaines mesures collectives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France diminue en 2023. Cela concerne notamment l’obligation pour les propriétaires de rénover leur logement ou l’interdiction des véhicules thermiques. 
Globalement, les Franciliens résidant dans les communes les plus urbanisées et denses sont souvent plus favorables aux mesures proposées pour lutter contre la crise climatique. Il s’agit d’une population plus diplômée, disposant de moyens financiers plus importants et d’un accès au réseau de transports en communs, autant de critères qui facilitent leur adhésion à ces mesures. C’est aussi parmi les résidents des communes très fortement urbanisés et denses que l’adhésion aux causes anthropiques du dérèglement climatique est la plus forte (87 % contre 83 % pour les autres types de territoires). 
En revanche, les répondants résidant dans les communes rurales ou peu denses sont plus nombreux à s’opposer aux mesures collectives proposées par l’enquête, même quand ils partagent le diagnostic scientifique sur les origines de la crise climatique. Cet écart avec les autres types de territoires est particulièrement marqué pour les sujets concernant la mobilité individuelle.
Un constat qui rappelle que la mise en œuvre de nouvelles contraintes règlementaires, à l’instar de l’interdiction de location des logements à faible performance énergétique ou la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE), nécessite d’être suivie de mesures d’accompagnement des ménages à moyens plus modestes.

Face à l’inflation, des comportements de consommation ambivalents

Qu’en est-il des comportements individuels adoptés pour limiter notre contribution au changement climatique ? La hausse des prix de l’énergie, ainsi que la vaste campagne de communication sur les économies d’énergie lancée au niveau national semblent se traduire dans les habitudes de chauffage des Franciliens. En effet, cette année, on dénombre plus de Franciliens déclarant baisser la température de leur logement en hiver que l’an passé. De même, ils sont plus nombreux à déclarer éteindre les appareils électriques restés en veille.

Mais face à l’inflation, les Franciliens réalisent également d’autres arbitrages de consommation pour préserver leur pouvoir d’achat, quitte à privilégier les réseaux de distribution et les produits à bas prix, au détriment des magasins et des articles écologiques. En témoignent les achats en baisse de produits sans emballage, de produits locaux, ou de ceux bénéficiant d’un écolabel ou bio. 

 

Mise en perspective nationale

Alors qu’en juin 2023 les prix à la consommation avaient progressé de 4,5 % sur un an , les pratiques d’achat des Français évoluent. Les tendances observées à l’échelle nationale montrent que les récents changements défavorisent des modes de consommation à moindre impact environnemental, notamment pour l’alimentation, dont les prix progressent de 13,7 % sur un an. Les Français réduisent en priorité leur budget alimentaire, au bénéfice des produits de premier prix et au détriment du bio notamment. La distribution de produits alimentaires bio a fait état d'une baisse de presque 5 % de ses ventes en 2022 et ce sont principalement les ménages à revenus intermédiaires, consommateurs occasionnels de produits bio, qui ont déserté la filière
L’inflation n’a pas pour autant contribué à réduire la consommation de viande des Français, qui constitue pourtant un des leviers à disposition des individus pour réduire leur bilan carbone. Bien que les prix de la viande aient augmenté de 6,1 %, le service statistique du ministère de l’Agriculture indique une consommation moyenne de viande de 85,2 kg par habitant en 2022, un chiffre en légère augmentation par rapport à 2021. 

 

LES DÉPLACEMENTS

Crise climatique, renchérissement du prix de l’énergie ou encore transformation des modes de vie font des transports un enjeu central aux yeux des Franciliens. Prêts à changer leurs habitudes en la matière, ils attendent aussi beaucoup des pouvoirs publics pour les accompagner sur ce chemin.

Priorité au développement des transports en commun

Le développement de l’offre de transports en commun et l’amélioration de la fluidité sur les routes sont les deux priorités plébiscitées par les Franciliens pour améliorer les conditions de déplacement. Il s’agit là d’un résultat récurrent du Baromètre des Franciliens. Et il n’a rien de surprenant dans la mesure où la voiture et les transports en commun cumulent à eux seuls 90 % des distances qu’ils parcourent quotidiennement. 
De nombreux Franciliens affirment également être en faveur du développement de parcs de stationnement à proximité des gares, d’aménagements de l’espace public favorisant la marche à pied, ou encore du recours au télétravail pour limiter les déplacements. Viennent ensuite les mesures visant à favoriser les véhicules les moins polluants, voire à réduire la circulation automobile.

L’intérêt porté aux véhicules moins polluants est toutefois en baisse par rapport à l’an passé : mentionnés par 34 % des Franciliens en 2022, ils ne retiennent l’attention que de 27 % d’entre eux cette année. Un effet des débats sur la mise en place de la zone à faibles émissions dans la Métropole du Grand Paris ? Cette évolution témoigne des difficultés techniques et sociales auxquelles peuvent se heurter ce type de mesures. Pour preuve, le soutien à cette mesure baisse pour l’ensemble des catégories d’âge.

Chez les 18-24 ans le soutien aux véhicules moins polluants reste toutefois la mesure la plus souvent citée, devant l’amélioration de l’offre de transports publics. À l’inverse, les plus de 50 ans placent cette amélioration de l’offre en tête de leurs préoccupations, suivie par la fluidité de la circulation et le renforcement du stationnement à proximité des gares.

Les priorités changent évidemment selon le territoire de résidence des répondants. Les Parisiens placent dorénavant la facilitation de la marche à pied devant la réduction et de la circulation et l’amélioration de la fluidité de la circulation. Et comme en petite couronne, le développement de l’offre de transports publics demeure leur principale priorité. 

En grande couronne la situation est équilibrée, les Franciliens y résidant considèrent qu’il faut développer l’offre de transports en commun et améliorer la fluidité de la circulation dans des proportions assez proches. À leurs yeux, le renforcement du stationnement à proximité des gares ainsi que le recours au télétravail et aux télé-services constituent deux leviers importants pour améliorer les conditions de déplacement en Île-de-France. Le vélo fait aussi partie des pistes envisagées par les habitants de grande couronne. Parmi les Franciliens, ils sont d’ailleurs les premiers à soutenir la création d’aménagements cyclables permettant de sécuriser leurs déplacements. 

Le collectif avant l’individu

Lorsque l’on s’intéresse à ce que les Franciliens envisagent pouvoir faire à leur échelle pour améliorer la situation, l’essoufflement des solutions individuelles s’impose comme le principal constat de l’édition 2023 du Baromètre des Franciliens. La quasi-totalité des mesures proposées recueille en effet moins de suffrages en 2023 qu’en 2022 :

  • « Réduire le nombre de mes déplacements » perd 7 points,
  • « Utiliser davantage les transports en commun » -4 points,
  • « Marcher davantage » -3 points,
  • « Je ne vois pas ce que je peux faire de plus » progresse à l'inverse de 5 points. 

Les réponses apportées par les Franciliens semblent indiquer que la période des possibles et des adaptations ouvertes par la pandémie se referme, certains considérant peut-être avoir déjà changé leurs modes de déplacements. Le message qui se dégage est que l’amélioration des conditions de déplacements est d’abord une affaire collective qui relève en premier lieu de la responsabilité des institutions publiques et des grands acteurs privés.

Pourtant beaucoup de Franciliens sont encore prêts à se mobiliser et à modifier leurs habitudes : marcher plus, utiliser davantage les transports publics sont des mesures qui restent envisagées par nombre d’entre eux. Moins fréquemment citées, l’utilisation du vélo ou le passage à la voiture électrique font partie des rares mesures qui se maintiennent dans leurs déclarations. Et plus d’un Francilien sur quatre est encore prêt à diminuer ses déplacements tandis qu’un sur trois envisage de décaler ses déplacements en dehors des heures de pointe.

Bénéficiant d’une offre de mobilité plus diversifiée et plus dense, ce sont fort logiquement les personnes résidant à Paris et en petite couronne qui adhèrent aux alternatives modales que sont les transports en communs, la marche et le vélo. En grande couronne, la réduction des déplacements est privilégiée. 

À ces différences géographiques, s’ajoutent des différences générationnelles importantes : les jeunes sont nettement plus enclins à réduire le nombre et la distance de leurs déplacements que leurs aînés, ils plébiscitent également le vélo ou l’usage des véhicules électriques, alors que les plus âgés continuent de privilégier la marche.

 

Des objectifs communs, des aspirations diverses

Les enjeux climatiques et sanitaires appellent une évolution de nos manières de nous déplacer. Le Baromètre des Franciliens montre depuis sa première édition qu’une large majorité de la population est prête à participer à ces transformations. Mais les réponses apportées indiquent que l’impulsion principale doit venir d’en haut, principalement de des autorités publiques qui peuvent organiser et faciliter ces changements. Si les Franciliens s’entendent sur les mesures prioritaires, ils font également connaitre leurs singularités et leurs contraintes pour qu’elles soient prises en considération dans les politiques de mobilité.
Avant la pandémie, la tendance de fond était à la baisse de la mobilité automobile individuelle et à la progression des alternatives :
transports publics, marche et vélo. Mais ces évolutions étaient contrastées selon les territoires. L’usage de la voiture baissait fortement à Paris en petite couronne et se stabilisait en grande couronne. L’utilisation croissante des transports publics se constatait en petite couronne, tandis qu’à Paris c’était surtout la marche qui progressait. La situation post-pandémie est encore difficile à appréhender notamment dans ses conséquences sur la mobilité générale (la mobilité individuelle va-t-elle retrouver son niveau pré-covid ?) ou sur l’usage des différents modes (vers un renforcement des modes individuels ?). Il est en revanche certains que les clivages géographiques perdurent, imposant de prendre en considération la diversité des besoins individuels, qui s’expriment de manières très différentes selon les territoires et les populations.

 

LE TÉLÉTRAVAIL

Le Baromètre des Franciliens avait enregistré une explosion du télétravail entre 2020 et 2021. La part des actifs télétravaillant régulièrement avait doublé entre ces deux dates, passant de 20 % à 42 %. L’édition 2023 du Baromètre confirme que, si la pratique du télétravail est durablement adoptée, son intensité est dorénavant plus modérée. 

Un nouvel équilibre à deux jours de télétravail par semaine

En 2023, 45 % des actifs franciliens télétravaillent régulièrement, une légère croissance par rapport à 2022 (43 %). Le télétravail intensif – 4 jours ou plus par semaine – diminue et ne concerne plus que 13 % des télétravailleurs réguliers en 2023. La part de ceux effectuant 3 jours de télétravail diminue également. En revanche, la part de ceux qui effectuent un jour ou deux jours augmente régulièrement entre 2021 et 2023.
En se banalisant, le télétravail se stabilise à 2,1 jours par semaine en moyenne. Cela représente environ 20 % du temps travaillé en Île-de-France. Le rythme le plus fréquent est de deux jours par semaine (4 télétravail régulier sur 10). Le spectre de la fin du bureau semble s’éloigner. 

Jour favori : le vendredi

Les accords de télétravail sont mis en place au cas par cas par les entreprises avec des modalités spécifiques notamment pour le nombre de jours autorisés et leur choix dans la semaine. Interrogés sur leur organisation hebdomadaire, 52 % des personnes indiquent télétravailler habituellement le vendredi, davantage privilégié que l’année précédente. Ce glissement vers la fin de la semaine pourrait témoigner d’un choix personnel des actifs mais également de difficultés à télétravailler les autres jours de la semaine, à une volonté de faciliter l’organisation du travail et de maintenir la cohésion des équipes.
Ces choix ont une incidence sur les mobilités, avec un impact potentiellement plus marqué le vendredi ; pour rappel, le télétravail éviterait 6 millions de déplacements domicile travail par semaine en Île-de-France.

Voir Cahier de L’Institut Paris Region n° 181 « À distance, la révolution du télétravail », janvier 2023

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des personnes interrogées

indiquent télétravailler habituellement le vendredi

Essentiellement à domicile

Si l’accord interprofessionnel de 2015 ouvre la pratique du télétravail à d’autres lieux que le domicile seulement, ce dernier reste très largement privilégié. La moitié des télétravailleurs serait pourtant favorable à télétravailler depuis un espace de coworking, une proportion qui tend toutefois à diminuer depuis le Baromètre 2021. Il est possible que le mode de travail hybride, avec un nombre de jours télétravaillés allant rarement au-delà de deux jours par semaine, conduise les Franciliens à écarter la possibilité d’un troisième lieu où travailler, en plus du domicile et du bureau en entreprise. L’âge intervient également. Les jeunes actifs sont plus attirés par le télétravail en coworking, financé ou non par l’employeur, que les plus de 40 ans. Ainsi 91 % des moins de 24 ans et 67 % des 25-34 ans y sont favorables. Il est possible que ces jeunes actifs soient plus réticents à travailler seuls, moins bien logés que leurs ainés ou plus souvent employés par des structures de type start-ups, potentiellement installées dans des tiers lieux.

Le télétravail plus fréquent en zone très urbanisée

La catégorie socioprofessionnelle est le critère individuel qui influe le plus sur la pratique du télétravail : 68 % des cadres en sont adeptes, pour seulement 13 % des ouvriers. Les femmes et les hommes télétravaillent dans des proportions identiques. La situation familiale joue très peu, à l’exception des actifs vivant seuls qui télétravaillent moins (41 %) que la moyenne (45 %). Avec 1,8 jour de télétravail par semaine, les plus jeunes (18-24 ans) y recourent en moyenne de façon moins intense que leurs aînés. À partir de 50 ans, le recours au télétravail augmente (50 %) et devient plus régulier avec, en moyenne, 2,6 jours travaillés à distance dans la semaine. Occuper un emploi à temps partiel diminue légèrement la pratique, puisque 42 % des actifs à temps partiel télétravaillent régulièrement. Enfin, les habitants des communes très urbanisées et très denses, où résident davantage les cadres, télétravaillent plus fréquemment (53 %) que ceux des territoires les moins peuplés. Dans les communes rurales ou urbaines peu denses, 40 % des actifs télétravaillent régulièrement. 

Des désirs de mobilité professionnelle en baisse

Le désir de changer d’entreprise fluctue selon l’année du Baromètre et c’est en 2022 que l’appétence à la mobilité professionnelle a été la plus élevée. Au fil des trois Baromètres, la part des actifs bien engagés dans le processus (démarches réalisées ou en cours) diminue régulièrement. La part de ceux qui ne font qu’y penser fluctue sur les trois années, avec une moyenne de 21 %. En 2023, ils sont 70 % à ne pas envisager de changer d’entreprise. L’âge est un facteur plus discriminant que le télétravail : après 50 ans, changer d’entreprise est deux fois moins souhaité. Et les jeunes (moins de 24 ans) sont plus nombreux à s’être engagés dans le processus : 12 % ont déjà entamé des démarches ; pour 10 %, le processus est déjà bien engagé (contre respectivement 6 % et 4 % pour les autres). 

 

Un impact sur les quartiers d'affaires ?

Le développement du télétravail rejaillit sur l’espace et les dynamiques territoriales, tant du point de vue des lieux de résidence que de celui des lieux de travail. C’est en particulier le cas des quartiers d’affaires de l’Île-de-France, qui polarisent les emplois de bureaux de l’économie régionale, à 80 % tertiaire. Deux facteurs laissent à penser que l’impact n’est pas neutre : d’une part, les emplois de bureaux sont les plus propices au télétravail ; d’autre part, les entreprises voient dans la sous-occupation des bureaux que celui-ci entraîne l’opportunité de réduire leurs coûts immobiliers en passant au flex-office. Dans les activités financières, d’assurance, immobilières, les activités spécialisées scientifiques et techniques, les services administratifs, de 6 à 8 actifs sur 10 télétravaillent régulièrement. L’Institut Paris Region dans ses Cahiers « À distance. La révolution du télétravail » (n° 181) faisait l’hypothèse d’une baisse de l’ordre de 20 % à 30 % des surfaces de bureaux.

 

LE LOGEMENT

Si un tiers des Franciliens aspirent à déménager, peu franchissent le pas en engageant les démarches nécessaires à la concrétisation de leur projet. Cette édition 2023 révèle d’ailleurs que l’horizon auquel les Franciliens projettent leur installation dans un nouveau logement s’éloigne. 

En 2023, comme en 2022, un Francilien sur trois répond par l’affirmative à la question « Envisagez-vous de déménager ? ». Cette proportion est stable dans le temps : lors de l’enquête nationale logement de 2013, déjà le tiers de la population y répondait par l’affirmative. Une situation qui découle de plusieurs facteurs propres à l’Île-de-France : la jeunesse de la population et la part importante des locataires, deux publics objectivement plus mobiles, mais aussi le rôle de carrefour que joue la région dans les trajectoires de vie (lieu d’études, d’insertion professionnelle, de constitution d’une famille) d’une large part de la population française.
Parmi les personnes aspirant à déménager, les réponses recouvrent néanmoins des situations très contrastées et seuls 7 % des Franciliens interrogés sont activement engagés dans un changement de domicile, soit que leur déménagement est en cours, soit qu’ils réalisent des visites de biens. Un peu plus du quart des Franciliens déclare partager ce projet, tout en étant encore loin de l’avoir concrétisé. En la matière, le constat posé par le Baromètre 2023 est semblable à celui des années antérieures, à ceci près que l’horizon de concrétisation de ces projets de mobilité résidentielle s’éloigne. 

Une multitude d’aspirations

L’envie de déménagement est motivée par une multitude de raisons, dont la nature change selon l’âge et l’avancée dans le parcours de vie. Si la recherche d’un meilleur cadre de vie est la motivation la plus couramment avancée par les Franciliens pour justifier de leur désir de changer de logement, et ce d’autant plus qu’ils avancent en âge, elle ne recouvre pas les mêmes réalités selon les âges : se rapprocher de son lieu d’études ou de travail, de l’animation urbaine pour les jeunes, trouver un cadre de vie apaisé et des bons établissements scolaires pour les familles, ou encore bénéficier d’une offre de services et d’équipements ainsi que d’espaces verts pour les plus âgés, etc. Et surtout, d’autres motifs interviennent selon les trajectoires familiales, professionnelles et patrimoniales des Franciliens. Autant de facteurs qui concourent à forger des projets résidentiels différents, en particulier selon l’âge.
Les motivations d’ordre familial sont deux fois plus fréquemment avancées par les plus jeunes que par le reste de la population. C’est bien dans cette classe d’âge qu’intervient le départ du foyer familial, la prise de son indépendance, l’installation en couple ou, suite à la naissance d’enfants, la recherche d’un logement adapté à sa famille. Après 35 ans, ce motif apparaît secondaire dans les souhaits de déménagement.

De la même façon, parmi leurs motivations à déménager, les plus jeunes (18-24 ans) invoquent trois fois plus fréquemment les raisons professionnelles que les seniors (plus de 50 ans). Les jeunes actifs ont une situation professionnelle moins stable, s’expliquant tant par des contrats de travail souvent plus précaires, que par l’envie de saisir les opportunités professionnelles, même si cela implique un déménagement. Plus attachés à leur lieu de résidence pour des raisons d’organisation familiale ou parce qu’ils en sont propriétaires, jouissant généralement d’une meilleure stabilité de l’emploi, les actifs plus âgés sont à l’inverse moins enclins à s’engager dans des projets professionnels qui appelleraient un déménagement.

Les raisons patrimoniales sont deux fois plus souvent évoquées par les Franciliens de 25-49 ans que chez les plus de 50 ans. C’est à ces âges que de nombreux locataires s’engagent dans des projets d’achat, pour devenir propriétaires de leur résidence principale.
Enfin, les projets de déménagement alimentés par l’envie de quitter l’Île-de-France croissent avec l’âge. Mentionnée par 16 % des Franciliens de 18-24 ans voulant changer de logement, elle l’est par la moitié des 60-75 ans.

Un projet sur deux rimerait avec un départ de l’Île-de-France

Souvent associées à des motivations concernant le cadre de vie, les aspirations à quitter l’Île-de-France alertent sur la nécessité de proposer un environnement de qualité pour tous les Franciliens. Elles interrogent aussi leur expérience quotidienne du territoire et les représentations qu’ils s’en forgent. En effet, un quart des Franciliens envisageant de déménager souhaiterait s’installer à la campagne et, pour la très grande majorité d’entre eux (4 sur 5), cela est synonyme de départ de l’Île-de-France. Or la région offre des formes d’habitat très variées, et des multitudes de cadres de vie présentant chacun leurs qualités propres. Ville dense et animée, banlieue pavillonnaire bien desservie, campagnes urbaines, sont autant de facettes de l’Île-de-France parmi lesquelles choisir, à condition d’en mesurer l’existence et d’en avoir les moyens.
Notons néanmoins que les candidats au départ de l’Île-de-France sont moins engagés dans leurs projets que les personnes souhaitant rester en Île-de-France. Un constat qui fait écho à la réalité des déménagements observés, qui se réalisent dans leur très grande majorité à proximité du domicile antérieur.

Reflux des séjours réalisés en dehors des périodes de vacances

Auparavant cantonnée aux jeunes et aux retraités, la double résidence est un phénomène devenu accessible à de nombreux actifs, grâce à la diffusion du télétravail. Mais alors qu’en 2021 et 2022 un quart des Franciliens avait habité ailleurs que dans leur résidence principale sans être pour autant en vacances, cette pratique tend à refluer et ne concerne plus que 20 % d’entre eux en 2023. Cette année, ils sont sensiblement moins nombreux à déclarer avoir séjourné dans une résidence secondaire ou chez des amis en dehors de périodes de vacances. 

 

Des parcours résidentiels de plus en plus entravés par les crises actuelles

Un monde sépare l’aspiration à déménager de sa concrétisation. En effet, si d’année en année, un tiers des Franciliens déclare souhaiter changer de logement, au cours de la période récente, seuls 11 % des ménages déménagent annuellement. Dans les faits, les déménagements se réalisent très majoritairement en proximité du domicile antérieur : un tiers dans la même commune, 72 % dans un rayon de trois communes autour de celle de départ. Et les départs de l’Île-de-France ne concernent qu’un seul déménagement sur cinq.
Dans la conjoncture actuelle, il est probable que l’écart se creuse encore davantage entre les aspirations à changer de logement et leur mise en œuvre. Après avoir déjà progressé au premier semestre 2022, les taux d’intérêt moyens à vingt ans ont presque doublé en un an, passant de 2 % à 3,8 % entre les mois de juillet 2022 et 2023 (37e observatoire du crédit immobilier, premier semestre 2023 : La fête est finie !, Meilleurtaux.com). Concrètement, à mensualité et taux d’effort constants, un trentenaire gagnant 3 000 €/mois voit sa capacité d’emprunt sur 20 ans baisser de 15 %, passant de 200 000 à 170 000 €. Et si les marchés immobiliers ont amorcé une correction de 2,2 % sur un an en Île-de-France, 3,5 % à Paris, celle-ci reste trop faible pour préserver le pouvoir d’achat immobilier des acheteurs. En revanche, elle contribue à réduire l’offre de logement à la vente, nombreux étant les propriétaires à différer leur projet pour bénéficier de prix meilleurs. Finalement, c’est l’offre globale de logements disponibles pour s’y installer qui se réduit : logements mis en vente par les propriétaires occupants, logements locatifs libérés par leur ancien locataire, nouvellement propriétaire, etc. Les tensions observées à la rentrée 2023 sur le marché locatif privé témoignent de ces conséquences en chaîne, dont les premières victimes sont les jeunes. 
Les difficultés à déménager dans le parc existant pourraient être soulagées par la construction neuve. Or, ici aussi, les nuages s’amoncellent. Les promoteurs peinant à ajuster le prix des opérations déjà montées à la baisse du pouvoir d’achat des acquéreurs, ont réduit de moitié leurs nouvelles mises en vente au premier semestre 2023 par rapport à l’année précédente. Tandis que les bailleurs sociaux, devenus tributaires de la promotion privée pour nombre de leurs opérations, ne jouent pas leur traditionnel rôle contracyclique : 17 000 agréments sont attendus en 2023, ce qui marquerait une nouvelle chute de la production annuelle (-22 %), de plus en plus éloignée de la cible minimale de 32 000 logements agréés par an fixée par le schéma régional de l’habitat et de l’hébergement.

LA SANTÉ

Si la téléconsultation affiche un léger recul en 2023, ce mode de consultation reste plébiscité par les Franciliens. Parallèlement, les renoncements aux soins diminuent eux aussi mais sont principalement motivés par des difficultés financières ou d’obtention de rendez-vous.

Stagnation du recours à la téléconsultation

L’essor fulgurant de la téléconsultation depuis l’épidémie de Covid-19 a culminé en 2022 alors que 40 % des Franciliens déclaraient y avoir eu recours. L’édition 2023 du Baromètre révèle que ce mode de consultation connaît un léger recul puisqu’un tiers des répondants indique y avoir eu recours au cours des douze derniers mois, soit un niveau identique à celui de 2021.
La téléconsultation continue d’attirer une population jeune, avec un recours en augmentation depuis 2021 parmi les personnes de 25-34 ans, dont plus de la moitié a téléconsulté au cours de l’année passée, que ce soit pour elles-mêmes ou pour un proche.
La possibilité d’obtenir un rendez-vous plus rapidement est le principal motif évoqué en faveur de la téléconsultation (42 % des personnes ayant eu un recours à la téléconsultation), témoignant de la tension de plus en plus prégnante pesant sur l’offre médicale en Île-de-France. Quatre Franciliens sur dix envisagent d’y avoir recours dans les prochains mois, même de temps en temps. 

1%

des Franciliens

envisagent d'avoir recours à la téléconsultation dans les prochains mois.

Raisons financières et difficultés d’obtention d’un rendez-vous

Les renoncements, reports ou annulations de soins ou d’examens médicaux se maintiennent à un niveau élevé en 2023 : trois Franciliens sur dix déclarent en effet avoir été confrontés à moins une de ces situations. Les personnes de moins de 50 ans sont plus souvent concernées ainsi que les femmes, pour lesquelles différentes explications peuvent être avancées : manque de temps, moindres ressources financières que les hommes mais aussi plus grande attention à leur santé leur permettant de mieux identifier le besoin de soins. 
Les soins dentaires arrivent largement en tête des soins pour lesquels des renoncements sont déclarés, suivis des consultations chez le généraliste et de celles chez le gynécologue pour les femmes. 

Les motifs de ces renoncements ou reports de soins ont évolué récemment, suivant en cela les changements contextuels. La crainte d’attraper le Covid est ainsi, en 2023, un motif très peu cité (5 % des personnes ou moins), alors qu’en période de forte prévalence du Covid, 20 % à 30 % des personnes l’avaient cité. Dans un contexte durablement marqué par l’inflation et les tensions sur l’accessibilité des médecins, les raisons financières et le délai d’obtention d’un rendez-vous sont les motifs principalement cités, et ce, de façon encore plus marquée que les années antérieures. Alors qu’ils présentent des restes à charge élevés pour les patients, surtout en l’absence de complémentaire santé, l’équipement optique et les soins dentaires arrivent en tête des renoncements pour raisons financières. Les renoncements concernant les consultations chez le médecin généraliste, l’ophtalmologiste, le gynécologue ou d’autres spécialistes sont plus souvent motivés par les délais d’obtention de rendez-vous.

Alors qu’à long terme les reports de soins peuvent entraîner des conséquences graves pour la santé, dans l’édition 2023 du Baromètre, seulement la moitié des consultations chez les généralistes, un tiers des consultations chez le gynécologue et un quart pour les soins dentaires ont finalement eu lieu.

 

Le « reste à vivre » conditionne le recours au système de santé

Si le renoncement aux soins est une question complexe, mettant en jeu des facteurs individuels, contextuels et organisationnels, l’accès aux soins est une question de santé publique toujours plus prégnante, révélant de fortes inégalités sociales et territoriales. Au-delà du « reste à charge » pour les patients, le « reste à vivre », une fois déduites les dépenses et charges mensuelles, va conditionner le recours au système de santé. Ce facteur interagit avec l’offre disponible de soins, actuellement en tension, notamment du fait de la baisse de l’offre en médecins (numerus clausus) et de l’augmentation des besoins (croissance démographique, vieillissement de la population, augmentation des maladies chroniques, virage ambulatoire, etc.). Le renoncement ou report de soins constitue une perte de la chance pour les patients (retard de dépistage, aggravation de pathologies), entraîne des coûts plus élevés et un engorgement du système de santé pour soigner des maladies plus graves.

AUTEURS

 

Traitement des données et rédaction

Franziska Barnhusen, Jérémy Courel, Catherine Embersin-Kyprianou, Pascale Leroi, François Michelot, Martin Omhovère

Graphiques

Claire Vogel

Le Baromètre des Franciliens

Les résultats des analyses présentées dans ce document s’appuient sur une enquête par questionnaire confiée à Ipsos, qui a interrogé, par l’intermédiaire d’un panel en ligne, un échantillon de 3 803 individus, représentatif de la population de résidents d’Île-de-France et âgés de 18 à 75 ans. Le terrain d’enquête s’est déroulé du 8 juin 2023 au 10 juillet 2023.

La représentativité a été assurée par la méthode des quotas (source : recensement de la population de l’Insee) :

  • au niveau global sur les critères de sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et géographique (avec prise en compte de la densité de la population et du niveau d’urbanisation des territoires) ;
  • au niveau de chacun des départements sur les critères de sexe, âge et catégorie socioprofessionnelle.

Par ailleurs, dans l’échantillon étudié, la population résidant dans les territoires les moins denses ont été suréchantillonnés afin que ce groupe soit suffisamment important pour exploiter, dans les meilleures conditions, la thématique « ancrage » au sein de ce groupe d’âge. Finalement, l’enquête a intégré les réponses de 918 Franciliens vivant dans les territoires les moins fortement urbanisés et les zones rurales.

Le questionnaire utilisé comportait une centaine de questions abordant les champs suivants : logement/habitat, activité professionnelle/télétravail, préoccupations, mobilités, changement climatique, consommations et usages du numérique, santé.

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