Observatoire des data centers en Île-de-France

26 juin 2025

Essentiels au fonctionnement du numérique, les data centers se sont imposés, depuis les années 2000, comme des infrastructures indispensables, portées par l’essor de la virtualisation, du cloud, des plateformes… et désormais de l’intelligence artificielle. Encore largement invisibles pour le grand public et peu connus des acteurs publics, ces équipements sont pourtant devenus centraux pour la transition numérique des entreprises et des administrations. En Île-de-France, comme dans d’autres grandes métropoles, les centres de données émergent aujourd’hui comme un nouvel objet de politiques publiques et de débat local, à la croisée des enjeux numériques, énergétiques, urbains et environnementaux. 

Face à ces enjeux, l’Institut Paris Région propose un observatoire dédié aux data centers, afin de structurer et renforcer la connaissance territoriale sur ces infrastructures et leurs dynamiques d’implantation. Il permettra aux décideurs d’engager des réflexions sur les impacts et les leviers d’action propres à chaque territoire, et offrira un cadre de dialogue pour approfondir collectivement les enjeux émergents, comme ceux liés aux besoins en calcul intensif. 

Fort d’une base de données sur les data centers constituée depuis 2017, l’Institut Paris Region recense aujourd’hui plus de 160 centres de données répartis sur 109 sites en Île-de-France, avec une dynamique en constante progression. La région francilienne concentre environ un tiers des data centers en France, et accueille la majorité des grandes infrastructures. Ce positionnement s’explique par la présence de pôles d’innovation, d’un tissu économique dense et d’un environnement attractif pour les entreprises du numérique. Les data centers, y compris les centres de calculs pour les entreprises et les edge data centers, sont devenus à la fois des catalyseurs de transition numérique et des leviers d’attractivité pour les territoires. Leur développement soulève cependant des enjeux importants en matière de consommation énergétique et de pression foncière. 

Au-delà de la simple localisation de ces infrastructures, notre référentiel fournit des informations sur la puissance de raccordement électrique (Classes de puissance) de chaque site et, lorsque disponible, sur la surface des salles informatiques. Chaque implantation a également été analysée au regard du tissu urbain dans lequel elle s’insère : ancien site d’activités, friche reconvertie, zone agricole urbanisée... Ce travail permet ainsi de mieux qualifier les dynamiques d’implantation à l’œuvre. 

La base de données permet en outre d’identifier les principaux opérateurs présents en Île-de-France, de repérer l’émergence des edge data centers – ces centres plus compacts et distribués – et de mieux cerner les logiques de concentration ou de diffusion des acteurs sur le territoire. Elle intègre également des informations sur le raccordement éventuel des sites à un réseau de chaleur urbain, en s'appuyant notamment sur les données de l’AREC, sur la base des données FEDENE. 

Cette base s’est progressivement enrichie grâce aux échanges réguliers avec de nombreux partenaires de l’Institut, tels que la DRIEAT, RTE, Enedis, Choose Paris Region ou encore l’ADEME, qui contribuent à affiner la connaissance territoriale sur ces infrastructures complexes et en pleine évolution. 

Accessible sur cette page, une carte interactive mise à jour régulièrement permet de visualiser les implantations de data centers et d’accéder à des informations clés sur les différents sites d’Île-de-France. 

Ouvrir la carte en plein écran

Si la carte interactive permet d’accéder à des informations localisées sur les data centers en Île-de-France, L’Institut Paris Region peut également, accompagner les acteurs publics franciliens dans leurs réflexions territoriales autour de ces infrastructures. Ces accompagnements, conçus sur mesure, s’appuient sur une approche transversale, cœur de l’ADN de l’Institut, croisant les dimensions environnementale, énergétique, foncière, urbaine et numérique. Ils visent à éclairer les dynamiques territoriales à différentes échelles et à mieux intégrer les enjeux des data centers dans les politiques d’aménagement et de développement économique. L’Institut accompagne d’ores et déjà la Région Île-de-France, des collectivités territoriales et d'autres acteurs publics sur ces sujets. 

Répartition territoriale des data centers et évolution

L’Île-de-France connaît une croissance continue du nombre de data centers, marquée par une nette accélération au cours des deux dernières décennies. D’abord concentrées en petite couronne, notamment en Seine-Saint-Denis – territoire pionnier avec de nombreux sites urbains compacts orientés vers l’hébergement ou le calcul (EDGE) – les implantations se déplacent aujourd’hui vers les franges de la métropole voir la grande couronne, avec des projets de plus grande envergure. 

L’Essonne s’affirme comme un territoire stratégique, en particulier autour du cluster Paris-Saclay, grâce à la disponibilité de foncier, à sa proximité avec les infrastructures énergétiques lourdes (notamment la couronne 400 kV de RTE), et à des coûts d’aménagement maîtrisés. Le campus de DATA4 à Marcoussis en est l’illustration emblématique, avec plus de 20 bâtiments dédiés aux salles de serveurs. 

Cette évolution se traduit aussi par une montée en puissance technique : les projets dépassent désormais fréquemment les 10 hectares et mobilisent des puissances électriques allant de 50 à 100 MW.

Le foncier disponible dans les zones d’activités, souvent en cours ou en attente de requalification, suscite un intérêt croissant de la part des opérateurs de data centers. Dans un contexte où les objectifs de réindustrialisation gagnent en importance, cette évolution soulève des questions sur les arbitrages à opérer entre différents usages et priorités de développement économique. 

Enfin, le marché connaît une diversification de ses acteurs. Aux opérateurs historiques s’ajoutent désormais de grands groupes de l’immobilier logistique et industriel comme Goodman, Prologis, Segro ou Icade. Leur arrivée modifie les dynamiques d’implantation et accentue les enjeux fonciers dans des territoires déjà convoités. 

 

Approche multiscalaire

À l’échelle régionale
Saisir les grandes dynamiques 

L’analyse régionale permet de comprendre la place des data centers dans les transformations du territoire francilien : leur concentration, leur lien avec les grands pôles d’innovation, et les tensions croissantes sur le foncier et l’énergie. Une vision d’ensemble pour éclairer les choix d’aménagement à long terme. 

À l’échelle d’un territoire
Croiser les enjeux urbains
 
Observer les data centers à l’échelle d’un EPT comme Plaine Commune, ou d’une intercommunalité, permet de croiser les enjeux numériques avec les politiques locales d’aménagement, de transition énergétique et de développement économique. C’est à cette échelle que les arbitrages se posent concrètement. 

À l’échelle d’un site
Qualifier les implantations 

Une lecture à l’échelle fine permet de replacer un data center dans son contexte immédiat : tissu urbain, occupation antérieure du sol, proximité d’infrastructures, foncier vacant. Elle éclaire les conditions locales d’accueil, les impacts potentiels et les leviers d’intégration ou de reconversion. 

Contacts

Gianluca MARZILLI
Gianluca est responsable de l’observatoire et de sa base de données. Il assure une analyse multi-échelle des dynamiques d’implantation, en portant une attention particulière à l’intégration urbaine des data centers, à leur compatibilité avec les documents de planification, tout en apportant un regard transversal sur les stratégies d’aménagement.
gianluca.marzilli@ institutparisregion.fr

Félix SOLÉ
Félix analyse l’immobilier d’entreprise à l’échelle francilienne. Il travaille notamment sur la transformation des data centers en une nouvelle classe d’actifs financiarisés et son hybridation aux filières classiques de l’immobilier d’entreprise, comme les bureaux ou les locaux d’activité.
felix.sole@ institutparisregion.fr

Dylan POTTIER
Dylan coordonne et anime le réseau d'observation statistique de l'énergie et des gaz à effet de serre (ROSE). Il produit annuellement l'inventaire des productions énergétiques jusqu'à l'échelle communale (comprenant la valorisation de la chaleur fatale sur data center). Le ROSE produit également l'inventaire des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre (par Airparif) et a pour ambition de suivre les data centers dans leurs consommations actuelles et futures.
dylan.pottier@ institutparisregion.fr

Daniel THÉPIN
Daniel analyse, sous l’angle économique, les évolutions des data centers en Île-de-France ainsi que les grandes tendances attendues. 
daniel.thepin@ institutparisregion.fr

Thomas HEMMERDINGER
Thomas dirige l'AREC ÎdF, département énergie climat de L'Institut Paris Region qui observe et documente la transition énergétique, la décarbonation, l'adaptation au changement climatique, anime des réseaux d'acteurs et accompagne les planifications et les projets. Il étudie, à l'échelle régionale, les impacts énergétiques des data centers (consommation énergétique projetée, efficacité, valorisation de la chaleur, approvisionnement de secours, etc.).
thomas.hemmerdinger@ institutparisregion.fr

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